SASU ou SARL : Quel statut juridique choisir ?

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Le choix du statut juridique est l’une des décisions les plus cruciales lors de la création d’une société en France. Il détermine la structure, les responsabilités, la fiscalité et la flexibilité de l’entreprise. Deux options populaires pour les entrepreneurs sont la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) et la SARL (Société à Responsabilité Limitée). Chacune de ces formes juridiques offre des avantages et des inconvénients uniques, et le choix entre elles dépend largement des objectifs, de la taille et de la nature de l’entreprise.

L’importance du choix de la forme juridique d’une entreprise

Le statut juridique détermine le degré de responsabilité des fondateurs et des associés. Dans une SARL, la responsabilité est limitée au montant des apports, ce qui protège les biens personnels des associés en cas de dettes de l’entreprise. De la même façon, dans une SASU, la responsabilité est limitée, ce qui signifie que les biens personnels du fondateur ne peuvent être engagés (sauf faute de gestion).

Le choix de la forme juridique influence la structure de gouvernance de l’entreprise. Une SARL implique généralement une gestion plus collégiale, tandis qu’une SASU offre davantage de flexibilité pour définir les modalités de gouvernance.

Chaque forme juridique est soumise à des régimes fiscaux différents. Les impôts sur les bénéfices, les cotisations sociales et d’autres obligations fiscales varient en fonction du statut juridique choisi. Le choix de la forme juridique peut avoir un impact significatif sur la charge fiscale de l’entreprise et de ses dirigeants.

Certaines formes juridiques, comme la SASU, offrent plus de flexibilité en matière de structuration du capital social, de répartition des bénéfices et de cessions de parts sociales. Cela peut être particulièrement important pour les entrepreneurs qui souhaitent attirer des investisseurs ou ajuster la structure de l’entreprise au fil du temps.

La responsabilité du dirigeant de la SASU et de la SARL

La responsabilité du dirigeant de la SARL et de la SASU diffère en fonction de la structure juridique de l’entreprise. Elle représente un critère intéressant pour choisir une forme de juridique lors de la création de votre entreprise.

Responsabilité du dirigeant de SARL

L’un des principaux avantages de la SARL est que la responsabilité des associés et du gérant est limitée au montant de leurs apports en capital social. Cela signifie que les biens personnels des associés, y compris le gérant, sont généralement protégés en cas de difficultés financières ou de dettes de l’entreprise. En d’autres termes, les créanciers de la SARL ne peuvent pas réclamer les biens personnels des associés pour payer les dettes de la société, sauf en cas de faute de gestion.

Responsabilité du dirigeant de SASU

Tout comme la SARL, la SASU est une forme juridique où la responsabilité du dirigeant est limitée au montant de ses apports en capital social. Cela signifie que, en principe, les biens personnels du dirigeant de la SASU sont protégés en cas de difficultés financières ou de dettes de l’entreprise.

La SASU offre une grande flexibilité en matière de gouvernance, ce qui permet de définir les responsabilités et obligations du dirigeant dans les statuts de la société. La responsabilité du dirigeant de la SASU peut être davantage déterminée par le contenu de ces statuts, ce qui permet de spécifier des règles de gestion spécifiques. Cependant, la SASU est soumise au droit des sociétés, et le dirigeant est tenu de respecter les lois et réglementations en vigueur.

La gouvernance de la SARL et de la SASU

La SARL est généralement gérée par un ou plusieurs gérants. Les associés désignent le ou les gérants dans les statuts de la société et ces derniers sont responsables de la gestion quotidienne de l’entreprise. La gérance peut être exercée par l’un des associés ou par une personne extérieure à la société.

Les décisions importantes au sein d’une SARL sont prises collectivement par les associés. Les décisions sont prises en assemblée générale des associés où chaque associé a droit à un certain nombre de voix proportionnel à ses parts sociales. Les décisions nécessitent souvent un consensus ou une majorité spécifiée dans les statuts. Les assemblées générales des associés doivent être convoquées conformément aux dispositions légales et statutaires, avec un certain délai de préavis. Les procès-verbaux de ces réunions doivent être conservés.

Dans une SASU, il y a un président, qui peut être le fondateur de la société. Le président a un pouvoir étendu pour prendre des décisions et gérer la société. Les pouvoirs du président sont généralement définis dans les statuts de la SASU.

La SASU offre une grande liberté contractuelle. Cela signifie que le président (actionnaire unique) peut déterminer les modalités de gouvernance, de prise de décisions et de répartition des bénéfices dans les statuts. Cette flexibilité permet de personnaliser la structure de gouvernance selon les besoins de l’entreprise.

Contrairement à la SARL, la SASU n’a pas l’obligation de tenir des assemblées générales régulières, à moins que les statuts ne le prévoient. Les décisions peuvent souvent être prises par le président de manière autonome.

Le capital social de la SASU et de la SARL

Le capital social requis pour la création d’une SARL et d’une SASU peut varier en fonction de plusieurs facteurs, notamment les lois en vigueur, le secteur d’activité, et les statuts spécifiques de chaque entreprise. Le capital social de la SARL est divisé en parts sociales et chaque associé détient un certain nombre proportionnel de parts à son apport en capital.

La SASU repose quant à elle sur le principe de la simplification. Il n’y a pas de capital social minimum imposé par la loi pour la création d’une SASU. Cela signifie que vous pouvez choisir le montant du capital social lors de la création, en fonction de vos besoins et de vos objectifs.

La fiscalité de la SASU et de la SARL

Pour ces deux formes juridiques de société, la fiscalité diffère en plusieurs points importants. Vous pouvez ainsi choisir en fonction de plusieurs éléments le régime fiscal qui convient à votre entreprise.

L’impôt sur les bénéfices

Les bénéfices de la SARL sont imposés au niveau de la société, selon l’impôt sur les sociétés (IS). Le taux de l’IS varie en fonction du montant du bénéfice et de la taille de l’entreprise. En 2022, le taux standard est de 26,5 % pour les bénéfices jusqu’à 38 120 euros et de 27,5 % au-delà. Cependant, certaines SARL peuvent opter pour l’imposition à l’IR (Impôt sur le Revenu) si elles remplissent certaines conditions.

La SASU offre plus de flexibilité en matière de fiscalité. Le fondateur de la SASU peut choisir entre l’imposition à l’IR ou à l’IS. L’imposition à l’IR signifie que les bénéfices de la société sont ajoutés au revenu personnel du fondateur et imposés selon les tranches d’impôt sur le revenu. L’imposition à l’IS suit le même principe que la SARL.

Les charges sociales

Les dirigeants majoritaires d’une SARL (qui détiennent plus de 50 % des parts sociales) relèvent du régime des travailleurs non-salariés (TNS) et paient des cotisations sociales sur leurs rémunérations. Les dirigeants minoritaires ou égalitaires sont assimilés à des salariés et cotisent au régime général de la sécurité sociale.

Les dirigeants de SASU relèvent également du régime des travailleurs non-salariés (TNS) en ce qui concerne les cotisations sociales. Cependant, la SASU permet une plus grande souplesse dans la fixation de la rémunération du dirigeant, ce qui peut influencer le montant des cotisations sociales.

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